Et vous, vous en êtes où avec vos poils?

Il y a deux semaines, j'étais en vacances (oui, bon, en vrai, étant donné que je n'ai plus de travail, je ne sais pas comment on di...

Il y a deux semaines, j'étais en vacances (oui, bon, en vrai, étant donné que je n'ai plus de travail, je ne sais pas comment on distingue les périodes où l'on ne fait rien chez soi, des périodes où l'on ne fait rien mais chez les autres). 
J'étais donc dans le sud de la France, chez mes parents. 
Haaa le Sud... 

Le soleil qui commence gentiment à chatouiller les oreilles. 
Les amandiers déjà en fleur dans la cour. 
Le chat qui se vautre dans les premiers rayons, allongé sur le dos, sur la terrasse. 
Les chaussettes qu'on enlève discrètement et le jean qu'on retrousse pendant l'apéro pour sentir nous aussi la douce chaleur. Il n'y a pas de raison qu'il n'y ait que le chat qui en profite, bordel!
Les premières belles journées, c'est une piqûre de rappel que le bonheur est une chose simple. Il faut juste en profiter, fermer les yeux, ouvrir grand les bras, être prêt à l'accueillir...

C'est donc ce que j'ai fait. A peine sortie de mon train, j'ai enlevé mon manteau. Puis mon pull. Oui, je suis devenue une touriste dans mon propre pays, le décalage est trop important. Et à peine les valises posées dans le couloir, je suis allée m'installer, pieds nus, sur la terrasse. Mon fauteuil exposé pile face au soleil qui était encore bien haut dans le ciel, j'ai étendu les jambes puis j'ai croisé mes mains derrière la tête.

"He ben, il y a du laisser-aller, on voit que c'est encore l'hiver chez toi!"

Ma mère est venu s'installer, en riant, sur le fauteuil à côté avec cette petite phrase. Il m'a fallu un moment avant de comprendre de quoi elle parlait.

Elle parlait de ça:



Shocking. 
Des poils.

En effet, j'ai des poils. 
On sort de l'hiver, je porte encore beaucoup de manches longues. 
Je viens de démissionner, j'ai d'autre choses à penser.
J'ai quitté mon mec, laissez-moi tranquille.


Sauf que non. 
Je ne suis pas si célibataire que ça. Je suis même très bien accompagnée dernièrement, merci de demander. 
Je viens de démissionner mais je sais très bien où je vais, je ne passe pas mon temps à pleurer en pyjama.
C'est l'hiver, mais je ne suis jamais autant sortie. Même dans des endroits où le chauffage fonctionne très bien. Dingue.

Je ne suis pas allée me faire épiler chez l'esthéticienne depuis 4 ou 5 mois. Oui Madame, j'ai passé Noël ET jour de l'an avec des poils sous les bras. Une vraie rebelle. 
Je n'ai aucune excuse. 
Et en plus de ça, je dois dire que je m'en fous un peu. Voire beaucoup.

"Oui... j'ai des poils et alors?
- Ca fait vraiment bizarre! Tu t'habilles toujours bien, bien coiffée... là, ça fait négligée.
- C'est juste des poils, ils étaient là bien avant que je décide de les enlever.
- Oui, mais ça fait sâle...
- Tu trouves que je pue?
- Non, mais...
- Je te signale que c'est toi qui m'a fait comme ça, maman.
- Oui, mais c'est bizarre...
- Pourquoi?
- ... "

Et mon frère (pas de photo, désolée) est arrivé à ce moment-là. Il était en tee-shirt alors je lui ai demandé de lever les bras. Comme c'est mon petit frère, c'est son rôle d'être suspicieux à chaque fois que je lui demande quelque chose. Probablement parce que j'ai déjà essayé de lui faire boire un verre de coca avec des morceaux de jambon dedans. Bref, il a hésité un moment puis il a levé les bras lentement.

"Ha tiens! Tu vois, il a des poils!
- Oui, mais c'est un garçon.
- Et...?
- C'est plus joli pour une fille de pas avoir de poil.
- Si c'est juste une question d'être joli ou pas, pourquoi c'est que les filles qui sont concernées? Tu le trouves pas beau ton fils avec des poils?"
Bon, à ce moment de la discussion, mon frère a préféré baisser les bras, littéralement et partir aussi loin possible.

"Les filles s'épilent, c'est mieux, c'est comme ça...
- Tu aimes tu faire épiler? Perso, ça fait vachement mal, ça coûte cher et c'est chiant d'attendre à moitié à poil sur une table recouverte de papier. Puis c'est une heure de ma vie que j'ai l'impression de perdre à chaque fois. Si encore c'était définitif mais faut le faire tout le temps! Une heure toutes les trois semaines. Ca fait...  seize heures par an. Si on part du principe qu'on s'inquiète de nos poils entre 15 et 60 ans... 45 ans... multiplié par 16... 720 heures. Divisé par 24... ça fait 30. Trente journées. Un mois entier de ta vie passé à te faire arracher des poils. Je préfère partir en vacances et là, pour le coup, j'emmène mes poils avec moi.
- Oui, mais c'est mieux!
- Mais pourquoi?
- Dis-moi, que c'est juste parce que t'as pas eu le temps... tu ne vas pas garder ça cet été?
- Honnêtement, j'en sais rien. J'y ai pas réfléchi et j'ai pas envie d'y réfléchir, c'est que des poils, ils ne méritent pas que je me prenne la tête!"

J'adore ma mère, ce n'est pas la question, mais si même ELLE, la personne qui m'a conçue, a un problème avec le fait que je ne m'épile pas les aisselles (et encore, je ne lui ai pas montré mes jambes)... je me dis qu'on a encore un sérieux chemin à parcourir avant de pouvoir faire ce que l'on veut de nos corps. 
Et dans ce genre ce situation, la meilleure option est de changer de sujet.

"Tu sais qui s'en fous de mes poils?
- ...
- Mon nouveau copain.
- Comment ça, t'as un nouveau copain? Mais tu viens de quitter l'autre!
- Haha... si tu savais..." dit-elle, mystérieusement, en remettant ses lunettes de soleil sur le bout de son nez et en recroissant les mains derrière sa tête.



Et vous, vous en êtes où avec vos poils?

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6 commentaires

  1. Perso, je passe moi même un coup de rasoir sur mes aisselles... de temps en temps... Personne ne m'a jamais fait de remarques... je crois que le barbare s'en fiche comme de l'an 40 :) Mais quand j'ai commencé à m'épiler, je m'en souviens très bien, c'est parce qu'un pote m'avait fait une réfexion sur ma pilosité, pourtant pas très développée... j'avais 16 ans (et je me souviens encore comment j'étais habillée tellement ça m'a "choquée") En 24 ans, les mentalités n'ont pas vraiment changé...

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  2. Yeah bravo copinette pour ton nouvel amoureux !
    Cet article tombe à point nommé.
    Je ne m'étais pas épilée les jambes depuis... depuis... janvier je crois. Et même si je ne suis pas très très poilue, là ils étaient vraiment long et franchement je n'en avais rien à foutre. Mon mec non plus mais j'ai bien vu le regard du docteur quand j'ai enlevé mon pantalon. Et hier, j'ai cédé j'ai épilé. J'avoue que j'aime la sensation de légèreté des premier jours mais c'est tellleeeemmmeeent contraignant !

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  3. Haaaa, les poils ...
    Je me souviens, il y a de ça quelques années, ma mère et moi avions remarqué de ma tante laissait poussé les siens sous les aisselles. On s'était dit "C'est dégueu".

    J'ai bien changé d'avis depuis ! Quand je vois la douleur que c'est de s'épiler ... J'ai passé l'hiver sans spécialement y toucher. Je ne sais pas trop ce que je vais faire cet été .. A voir !

    Merci pour cet article déculpabilisant !

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  4. Je les enlève, mes poils. Même en hiver je me rase. Et cet été je vais sans doute me faire épiler. Je ne dirais pas que je trouve que ça fait négligé ou sale, en revanche je trouve ça laid. Je déteste les poils. Même sur les hommes, je veux dire... les poitrines très velues je n'aime vraiment pas, je ne sais pas pourquoi, mais je n'aime pas les poils... maintenant je me fiche de ce que les autres font avec leur corps ! J'ai déjà entendu des filles à la fac parler d'une troisième fille en son absence, comme quoi elle ne se rasait pas ou que sais-je, quelque chose comme ça. Je ne me permettrais pas de critiquer une fille qui laisse pousser ses poils. Chacun fait ce qu'il veut pour sen sentir bien dans son corps :)

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  5. Je balance entre l'envie de m'en foutre complètement et cette espèce d'obligation sociétale de m'épiler... Bref, je finis toujours par replonger.

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  6. j'aimerais m'en foutre... mais la crainte du regard des autres... je suis faible...
    Mais finalement, le plus intéressant est cette histoire de nouveau copain. :)

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