Je croisais mon chéri, il y a trois ans et deux jours. 

Et il y a trois ans tout pile, on enchainait premier rencard, premier resto, premier baiser, premier... finalement on s'est bien débrouillé en rassemblant tout le même soir, c'est plus simple d'avoir un seul anniversaire!

On a passé une longue lune de miel entre son appartement et le mien, on a emménagé ensemble, on a eu droit à une deuxième lune de miel, on s'est installé dans notre chez-nous, on s'est habitué à être deux, bien confortablement, on s'est disputé aussi mais on a beaucoup parlé, on a aimé notre routine comme un vieux couple.
J'aime notre routine, c'est reposant.
J'aime quand il me regarde, j'ai confiance.
J'ai baissé la garde, j'ai changé.
J'aime ses textos, ses petits mots sur des it-posts.
J'aime quand il me dit qu'il m'aime et j'aime l'embrasser sur sa pommette.
J'aime qu'on soit un couple. J'aime que ça fasse trois ans. Trois ans, c'est beaucoup, trois ans, c'est bien. Trois ans, je me sens bien. Trois ans, c'est stable, adulte (ouh le gros mot). Trois ans, c'est pas rien. Trois ans, on se connait. Et a choisi de s'aimer, de s'engager l'air de rien, tous les jours.

Enfin bref, trois ans, on va manger quelques toasts et un beau gâteau au chocolat. En forme de coeur si je m'en sors bien. Et on va s'embrasser comme il y a trois ans. Parce que le plus important, finalement, c'est qu'après trois ans, on s'aime toujours follement.

Je suis fatiguée de voir à quel point on prend les femmes pour des connes, avec pour exemple cette dernière magnifique campagne Stabilo. Avant, le surligneur, c’était pour les boss, les mecs, les vrais. Maintenant on a le droit de dessiner des étoiles avec. Merci bien ! Le tout en portant de jolis bracelets en plastique, nous sommes toutes des femmes-enfants un peu débiles, mais c’est pas grave, au moins, on est belles (dit-elle en secouant ses cheveux).

Je suis choquée par les vidéos d’Etam réalisées par ce très cher Terry Richardson, qui se rapprochent plus du porno avec deux filles qui se mettent des fessées sur un lit que de la mise en valeur de vêtement. Les filles se chamaillent, se tirent les cheveux, le tout en sous-vêtements et en gros plan fessier bien sûr. Normal. On dirait que la marque a oublié qu’elle s’adressait aux femmes. Je cherche toujours la signification de ces vidéos. Soit une femme légère et un peu stupide qui se dispute avec sa BBF en culotte ?

Je ne supporte plus de voir des femmes à poil dans des films, sans que ça n’ait aucun rapport avec l’histoire. Pour quoi, pour l’esthétisme, le réalisme ? Vraiment ? Les femmes continuent de sortir de leur lit, le matin, avec un soutif (il y a beaucoup de filles, ici, qui dorment en soutien-gorge ?) mais par contre les poses suggestives, le sexy, la fille qui n’a pas le temps de s’enrouler dans une serviette en sortant de la douche, ça on y a droit. Sans parler du contenu de leur dialogue (si elles ont la chance d’ouvrir la bouche pour autre chose que pour simuler un orgasme un peu trop rapide pour être réel), elle parle gosses, mari, amant éventuellement, et shopping.

J’en ai marre de voir le cliché de la prostituée sympa qui aime son métier et qui se fait baiser comme si c’était facile. Comme si c’était normal. Pire, comme si c’était excitant.

Je serre la mâchoire à chaque fois que j’entends une insulte par la féminisation. Mais si, vous savez ! Un joueur de foot qui rate un but devient une salope. Un copain qui a fait un sale coup devient une pute. Un collègue de travail se plaint, c’est une pucelle. Le petit garçon qui pleure parce qu’il est tombé, c’est une gamine. En même, le pauvre, il courrait déjà comme une fille...

Ça m’énerve quand une amie découvre que son mec l’a trompée, que sa première réaction soit de dire que l’autre fille est une pute. La fille en question n’a jamais dit qu’elle l’aimait. Ne lui a jamais juré fidélité. Si ça se trouve, elle n’est même pas au courant que le type avec qui elle a couché est en couple. Mais c’est elle qu’on va insulter. Logique.

Je n’en peux plus de tomber sur un cul de fille à chaque fois que je veux regarder une série en streaming (ou alors c’est une punition karmique, c’est illégal après tout !) et qu’on me dise que dans ma ville (vive la géolocalisation) il y a plein de chaudasses, photos à l’appui, qui n’attendent que moi.

Ça me rend dingue qu’un homme politique puisse dire ça : « La parité, c’est une connerie. On va forcer les femmes à faire de la politique alors qu’elles n’en ont pas forcément envie. Dans ma profession, j’ai affaire à de plus en plus de femmes. Il y en a de très compétentes, mais elles nous pourrissent la vie. Elles seraient mieux avec des casseroles à faire de la confiture. » Macho 2013, bonjour !

Je deviens hystérique, encore en politique, quand une femme fait parler d’elle uniquement par sa tenue (alors, jean ou robe ?) ou par sa maternité. Ou mieux, son mari.

Ça ne me fait même plus sourire de lire ceci sur une étiquette de vêtement :

Il y a quelques années, ça m’aurait peut-être fait rire, j’aurais dit aux coincées crispées de se détendre un peu. Je ne sais pas si c’est moi qui ait changé ou si c’est l’agression qui se fait de plus en plus présente, tous les jours, mais ça y est, c’est officiel, je n’en peux plus, tout ça me met hors de moi.

Je suis en train de devenir une vieille conne aigrie, c’est la vie !

Mes paupières commencent à s'ouvrir doucement, j'ai mal aux yeux, je me retourne sur le dos. En fixant le plafond, j'hésite entre me lever ou enfouir à nouveau mon visage dans l'oreiller. J'attrape mon téléphone et appuie sur un bouton au hasard pour que l'écran s'éclaire et me donne l'heure. Presque midi. Je laisse mon téléphone tomber sur la couette comme si le tenir était une épreuve physique en soi. Quelques secondes plus tard, il vibre pour m'annoncer que j'ai des e-mails. Je ne peux pas lui mentir, il sait que je suis en vie et éveillée, il me dit de me bouger. Et il a probablement raison. Alors je l'écoute.

Je sors du lit, j'embrasse mon chéri et me traine jusqu'à la salle de bain. Dans le miroir au-dessus du lavabo, j'ai le teint gris et les yeux cernés. Sale gueule que j'arrose d'eau froide.

Par la fenêtre de la cuisine, je scrute le ciel. Bleu et clair, la plupart du temps. Le printemps est arrivé avant que l'hiver ne s'installe. La bouilloire finit de ronronner, je me remplis une tasse de thé et m'installe sur le canapé. 

Le lundi, je me réveille devant The Walking Dead. 

Le mardi, The Fosters. 

Mercredi, Chicago Fire. 

Jeudi, Nashville. 

Vendredi, The Big Bang Theory. 

Le weekend, c'est la trêve. J'ai mes principes comme tout le monde. 

Suivent une douche plus ou moins rapide (tout dépend de si je m'endors ou non sous le jet d'eau chaude et transforme la salle de bain en hammam) et une sieste. Bah oui, je suis depuis au moins deux heures, faut pas déconner. Hop, retour à la case départ!

J'émerge à nouveau vers 16-17h, poussée par une soif intense. J'ai un semblant de vie sociale en discutant avec mon chéri. J'engloutis trois litres d'eau. Parfois on a la folie d'aller voir des amis. Enfin, ça, c'est si je m'écroule pas avant 20h.

Tout ça pour dire que ma vie, en ce moment, est tout à fait palpitante. Je n'ai pas trop la force d'écrire (en même temps, je crois que j'ai dit le principal avec mon planning séries). Et j'ai aussi du mal à rester concentrée quand je lis. Mais je continue devenir sur vos blogs même si je commente peu. Ah et merci d'être toujours là.

Bonne nuit, bonne sieste et à bientôt!

La plupart des gens n'aime pas le silence. Ca les met mal à l'aise, nerveux. Les ongles tapotent le bord du verre, les talons battent le sol frénétiquement. Et bien souvent, les téléphones intelligents servent à donner une contenance. Et à vite trouver un nouveau sujet de conversation autour de la table.
"Oh regarde Machin a posté une nouvelle photo!"
"Ah oui? Génial..."
 Moi, j'aime bien le silence. En fait, j'aime tellement le silence qu'il m'arrive de m'y perdre totalement, comme si j'avais des absences. Et souvent, la réalité me frappe à mon retour, comme si je sortais d'un rêve, j'atterris au milieu d'un repas ou d'un long trajet en voiture, les yeux écarquillés avec la curieuse envie de demander "Qu'est-ce qu'il se passe? Qu'est-ce qu'on fait là?". Et je me rends compte que je n'ai pas ouvert la bouche depuis une éternité. Il parait que ce n'est pas poli. Non, ce n'est vraiment pas poli. Quand j'étais petite, je recevais un petit coup de coude dans les côtes et on me murmurait à l'oreille, "mais dit quelque chose, bon sang!". Ca sonnait comme une menace. Dire quelque chose. Mais dire quoi? Demander au voisin de table s'il a remarqué les taches de rousseur de la serveuse et comment les miettes de pain éparpillées sur la table croustillent à chaque fois qu'il tend le bras pour attraper son verre, lui expliquer qu'il y a une odeur de tabac froid accrochée à mon foulard, qu'en temps normal je dirais que ça pu franchement mais, qu'à cet instant précis, ça me fait penser à mon grand-père et que ça me fait sourire. De l'autre côté de la vitre, sur le trottoir, il y un banc. J'aurais presque envie de lui dire, que ces bancs publics, je les aime. Et les courageux qui osent stopper leur marche rapide pour s'y asseoir et ne simplement rien faire pendant un instant, je les chéris. Et instantanément, j'ai du Brassens dans la tête. Comment pourrait-il en être autrement.
"Ah tiens, il va surement pleuvoir demain!"
"Ah..."
Changement d'application.
Est-ce que, s'il tourne la tête et regarde à travers la vitre, il pensera à une chanson? Il tend les bras pour s'étirer, les articulations de ses doigts craquent. Puis c'est à un coin de la nappe en papier qu'il s'attaque, il la déchire en petits morceaux en dessus de son assiette vide. Il est nerveux, ses mains doivent s'activer comme les mots pour combler un vide angoissant. Mieux vaut parler pour ne rien dire et bouger pour ne rien faire que d'admettre que le temps peut s'écouler sans notre intervention. Mais il oublie que, si on l'écoute, le silence à de belles histoires à nous raconter.